Le projet de formulation de stratégie de mécanisation agricole de la RDC a été validé le mercredi 16 mars 2011 à Kinshasa, à l’issue d’un atelier initié par l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO). La stratégie est assortie d’un plan d’action contenant 15 projets.
Les objectifs généraux de la stratégie sont de 5 ordres : améliorer la sécurité alimentaire par l’intensification de la production agricole et l’extension des terres agricoles ; améliorer les revenus des paysans et des acteurs opérant dans la filière du machinisme agricole ; alléger les travaux pénibles de la femme en développant des équipements adaptés aux travaux agricoles ; promouvoir l’emploi en milieu rural en développant la fabrication du matériel agricole et les différents services d’appui ; appuyer la protection de l’environnement.
A l’ouverture de l’atelier, le représentant de la FAO, Ndiaga Gueye, a dit que la RDC peut constituer l’un des grands bassins agricoles du monde si elle prend effectivement conscience de ses potentialités multiformes et qu’elle en assure une exploitation optimale.
« Nous sommes tous d’accord que l’outillage agricole en Afrique doit évoluer. C’est même devenu une demande légitime des producteurs, à quelque niveau que ce soit. La mécanisation agricole est un souhait légitime des agriculteurs qui espèrent, par ce moyen, alléger leurs peines et augmenter leurs revenus,» a dit Ndiaga Gueye.
Le ministre congolais de l’Agriculture, Norbert Basengezi, a indiqué qu’en vue d’accroitre la production des cultures vivrières, le gouvernement de la RDC bénéficie depuis 2009 d’une assistance technique et financière de la FAO pour la mise en place d’une stratégie nationale de mécanisation agricole. Il a déclaré que le gouvernement s’appropriera de ce document.
La contribution du secteur agricole congolais au Produit intérieur brut (PIB) est de 43,8% et le secteur occupe plus de 70% de la population active.
Le potentiel du secteur agricole se caractérise par 80 millions d’hectares de terre arable, dont seulement 10% sont exploités annuellement par l’élevage (7%) et les cultures (3%). Le potentiel d’irrigation est évalué a environ 7,6 millions d’hectares. Il n’est que faiblement exploité, pour la production industrielle de la canne à sucre et dans une moindre échelle pour la riziculture.
L’agriculture congolaise est extensive et itinérante sur brulis. Les cultures vivrières occupent 5 à 8 millions d’ha avec une production avoisinant 20 millions de tonnes. Elles comprennent essentiellement les plantes a tubercules, la banane plantain, le maïs, le niébé, le riz, le haricot, l’arachide, les cultures maraîchères et fruitières. Le manioc constitue 80% de la production en culture assolée.
Avec 0,3%, le taux de mécanisation de la RDC est parmi le taux de mécanisation les plus faibles.
L’outillage manuel constitué essentiellement de la hache, machette, houe, pèle, faucille varie d’une zone a une autre. On note 4 zones en RDC : zones des forêts, zones des savanes, zones marécageuses et zones des montagnes.
En ce qui concerne la traction animale, elle se développe dans les sites où les travaux de labour, hersage, de buttage et sarclage sont effectués par les bêtes de trait. On avait dénombré en 1997, 652 paires de bêtes pour la culture attelée et 140 paires de bêtes pour la traction.
S’agissant de la transformation, en milieu paysan, les équipements sont constitués du mortier, du pilon, des couteaux, des presses à huile artisanales, des vanneuses, etc. Ces équipements sont souvent fabriqués par les artisans qu’on rencontre dans toutes les zones agro-écologiques.
Il y a une offre de mécanisation agricole au pays, mais le secteur d’importation est peu organisé. Les importateurs spécialisés sont localisés à Kinshasa avec une faible représentation en provinces. Il existe certaines ONG et des privés qui importent du matériel de seconde main qui concurrencent les marques adaptées. Ces importations souvent non contrôlées font qu’on rencontre une panoplie de marques des tracteurs non adaptées aux conditions écologiques du pays.
Le service de maintenance est limité au pays. Le fonctionnement des unités de maintenance était lié à l’intervention de l’Etat. Actuellement, ces unités sont fermées ou en veilleuse. Les unités privées avaient également fermées en raison des problèmes d’instabilité politique et économique, notamment la zaïrianisation, démonétisation, le pillage, les guerres.
En ce qui concerne le besoin en équipements agricoles, le document prévoit une augmentation de l’outillage manuel. Par exemple, les houes vont passer de 26.707.589 en 2010 à 31.267.444 en 2015 ; les brouettes vont passer de 8.902.530 en 2010 à 10.422.481 en 2015.
Le document prévoit l’introduction au pays de 2000 tracteurs par an à moyen terme pour atteindre les 8000 tracteurs par an à long terme compte tenu du potentiel agricole du pays.
En ce qui concerne la traction animale, la stratégie de mécanisation agricole prévoit l’introduction de 5.000 charrues, 5.000 herses, 5.000 charrettes, 5.000 jougs complets.
Le plan d’action qui va accompagner la stratégie de mécanisation comprend 3 programmes ayant chacun son objectif et un certain nombre des projets.
