« Le ministère de l’Agriculture ne vulgarise pas et ne vulgarisera pas les résultats de la recherche agronomique comme le lui demande un article du projet de loi portant principes fondamentaux du secteur agricole, en discussion actuellement à l’Assemblée nationale après son adoption au Sénat, » a dit Alain Huart lors de l’atelier de formation des journalistes agricoles pour la promotion de l’agriculture en RDC, organisé au Kabinda Center, dans la commune Lingwala du 17 au 18 décembre 2010.
En effet, les articles 52 et 53 de ce projet de loi recommandent au ministère de l’Agriculture de coordonner et de divulguer les résultats de recherche agronomique.
« Le ministère ne fait plus la vulgarisation, car dans le cadre de sa réforme, il va encadrer la vulgarisation des résultats de recherche, » a dit le belge Alain Huart qui a travaillé dans le projet de restructuration du ministère de l’Agriculture, tout en reconnaissant que les résultats de recherche sont utiles aux paysans.
Il pense que « le ministère doit laisser cette tâche aux organisations paysannes, à une association des journalistes car ce n’est pas une tâche régalienne pour ce ministère. »
« Dans le temps, les différents services de l’Etat faisaient cette tâche, c’est le cas du Service national de vulgarisation, mais avec le désordre qu’il y a aujourd’hui dans le pays, ces services ne sont plus opérationnels, » a dit Ernest Kuyengila, directeur de Prefed, une ONG accompagnant les mouvements paysans..
Il a ajouté qu’ « actuellement, beaucoup d’ONG sont directement en contact avec les universités au Nord- Kivu, le travail de vulgarisation se fait sans le concours du ministère de l’Agriculture. »
« Les organisations d’appui sont nécessaires pour rendre compréhensibles certains résultats de recherche auprès des paysans, car entre paysans le message passe vite, qu’entre un universitaire et un paysan, » a dit Ernest Kuyengila, qui a jugé cependant utile cette loi portant principes fondamentaux du secteur agricole et a plaidé pour sa traduction dans les quatre langues du pays pour permettre aux agriculteurs en général et aux paysans de connaître leurs droits et devoirs.
« L’université congolaise peut vulgariser les résultats de recherche, mais je pense qu’il faut établir des partenariats entre les organisations des paysans et les universités, » a dit le professeur Pauluss Jacques du département de l’environnement de la faculté de science de l’Université de Kinshasa.
Il a poursuivi en soulignant que « pour vulgariser la culture de conservation par exemple, si l’université apporte les compétences, les paysans indiquent le terrain pour la vulgarisation. ».
Jean- René Bompolonga