jeudi 23 décembre 2010

Le ministère de l'Agriculture ne vulgarisera pas les résultats de recherche

« Le ministère de l’Agriculture ne vulgarise pas et ne vulgarisera pas les résultats de la recherche agronomique comme le lui demande un article du projet de loi portant principes fondamentaux du secteur agricole, en discussion actuellement à l’Assemblée nationale après son adoption au Sénat, » a dit Alain Huart lors de l’atelier de formation des journalistes agricoles pour la promotion de l’agriculture en RDC, organisé au Kabinda Center, dans la commune Lingwala du 17 au 18 décembre 2010.

En effet, les articles 52 et 53 de ce projet de loi recommandent au ministère de l’Agriculture de coordonner et de divulguer les résultats de recherche agronomique.

« Le ministère ne fait plus la vulgarisation, car dans le cadre de sa réforme, il va encadrer la vulgarisation des résultats de recherche, » a dit le belge Alain Huart qui a travaillé dans le projet de restructuration du ministère de l’Agriculture, tout en reconnaissant que les résultats de recherche sont utiles aux paysans.

Il pense que « le ministère doit laisser cette tâche aux organisations paysannes, à une association des journalistes car ce n’est pas une tâche régalienne pour ce ministère. »

« Dans le temps, les différents services de l’Etat faisaient cette tâche, c’est le cas du Service national de vulgarisation,  mais avec le désordre qu’il y a aujourd’hui dans le pays, ces services ne sont plus opérationnels, » a dit Ernest Kuyengila, directeur de Prefed, une ONG accompagnant les mouvements paysans..

Il a ajouté qu’ « actuellement, beaucoup d’ONG sont directement en contact avec les universités au Nord- Kivu, le travail de vulgarisation se fait sans le concours du ministère de l’Agriculture. »

« Les organisations d’appui sont nécessaires pour rendre compréhensibles certains résultats de recherche auprès des paysans, car entre paysans le message passe vite, qu’entre un universitaire et un paysan, » a dit Ernest Kuyengila, qui a jugé cependant utile cette loi portant principes fondamentaux du secteur agricole et a plaidé pour sa traduction dans les quatre langues du pays pour permettre aux agriculteurs en général et aux paysans de connaître leurs droits et devoirs.

« L’université congolaise peut vulgariser les résultats de recherche, mais je pense qu’il faut établir des partenariats entre les organisations des paysans et les universités, » a dit le professeur Pauluss Jacques du département de l’environnement de la faculté de science de l’Université de Kinshasa.

Il a poursuivi en soulignant que « pour vulgariser la culture de conservation par exemple, si l’université apporte les compétences, les paysans indiquent le terrain pour la vulgarisation. ».
Jean- René Bompolonga

jeudi 25 novembre 2010

Transfert de l’eau de la rivière Ubangui vers le lac Tchad : le gouvernement doit impliquer la population

La Rd Congo est en voie de donner son accord au transfert des eaux de la rivière Ubangui vers le lac Tchad. C’est ce qui ressort de la position du gouvernement après le sommet sur le lac Tchad tenu du 31 octobre au 1er novembre 2010. Le commun des Congolais ignore totalement ce qui se discute entre le gouvernement congolais et ses partenaires sur cette question combien brûlante et épineuse. A l’allure où vont les choses, le gouvernement tient à mettre la population congolaise devant un fait accompli. Or, les conséquences de cet acte risquent de perturber non seulement les vies des populations, mais également les écosystèmes de la région.
            Lors du 1er colloque international sur la problématique de l’eau en Rd Congo sur le thème « Gestion durable de la ressource « eau » du bassin du fleuve Congo : gestion intégrée, sciences, jeux et enjeux géostratégiques au 21ème siècle », tenu au Grand hôtel à Kinshasa du 8 au 12 mai 2007, le président du comité organisateur de ce colloque, le professeur docteur Valentin Kanda Nkula disait : « Les enjeux mondiaux et surtout sous-régionaux qui entourent la question de la disponibilité de l’eau douce dans la sous- région impliquant dès à présent que les riverains du bassin du fleuve Congo y soient attentifs. »
  Là où le bât blesse, c’est quand le gouvernement fait la rétention de l’information sur cette question. Il ne dit rien de ce qu’il négocie sur les dos de la population. 

Raymond Tshibanda

Les principes de Dublin
            Il convient de rappeler  un des principes de Dublin sur cette question d’eau. La Conférence internationale sur l’eau et l’environnement (ICWE) eut lieu à Dublin (Irlande du Sud), en janvier 1992, pour servir d’événement préparatoire aux problèmes des eaux, lors de la Conférence sur l’environnement et le développement des Nations Unies (UNCED) tenue à Rio de Janeiro (Brésil). L’ICWE a intégré des recommandations dans la Déclaration de Dublin pour considération par les dirigeants du monde réunis au sommet de Rio en fin de la même année. Elles sont connues sous le terme Principes de Dublin.
            Que dit le Principe n°2 ? Voici le libellé de ce principe : « Le développement et la gestion des eaux devraient être basés sur une approche participative, impliquant les usagers, les planificateurs et les décideurs à tous les niveaux. L’approche participative implique la sensibilisation sur l’importance de l’eau parmi les décideurs et le grand public. Cela signifie que les décisions sont prises au niveau approprié le plus bas, avec consultation du grand public et la participation des usagers dans la planification et la mise en œuvre des projets hydrologiques. »
            Le gouvernement congolais a-t-il consulté la population ? Les pêcheurs de Wagenia sont-ils au courant de ce dossier ? Ont-ils donné leur avis ? Les scientifiques congolais, toutes disciplines confondues, ont-ils étudié la question ? Ont-ils donné leur point de vue ? Les étudiants de l’Université publique de Kisangani ont-ils été approchés ? Sont-ils au courant des démarches menées par le gouvernement ? Tout le problème est là. Le gouvernement doit communiquer. 
Une étude sérieuse s’impose
            Sur cette question de transfert d’eau de la rivière Ubangi, un groupe des géologues rencontrés hier recommandent vivement au gouvernement de consulter les scientifiques congolais, toutes disciplines confondues, car ils estiment qu’il y a des aspects juridiques, économiques, géologiques, agronomiques, techniques…
            Au niveau du lac Tchad, s’il y a transfert des eaux de l’Ubangui vers ce lac, les eaux transférées ne vont pas seulement rester à la surface du lac, ont dit les géologues. Pour que les eaux restent à la surface, il faut au préalable la sursaturation de la réserve hydrogéologique du lac, en d’autres termes, la nappe phréatique du lac doit être remplie avant de voir l’eau à la surface du lac. La question est celle-ci : « A-t-on calculé la quantité d’eau nécessaire pour constituer la réserve hydrogéologique du lac ? »
            Au niveau de la rivière Ubangui, les géologues estiment qu’il y aura certainement une baisse du niveau d’eau non seulement de la rivière mais également de tous les affluents tributaires de cette rivière. Ils redoutent alors qu’en cherchant à résoudre un problème ailleurs, on en crée un autre au pays.
            Plusieurs paramètres entrent en ligne de compte, estiment-ils. Avec le changement climatique, la pluviométrie n’est plus la même que celle d’il y a 20 ou 10 ans. Déjà, la pluviométrie est en baisse sensible dans la partie Est du pays. Il faudra tenir compte aussi de l’avancée du désert, car la Rd Congo n’est pas à l’abri de ce phénomène, ont déjà affirmé plusieurs experts.  
            Certaines personnes averties s’étonnent aujourd’hui du silence de l’actuel ministre des Affaires étrangères. Il y a quelques années, Thambwe Mwamba, alors ministre du Plan dans la formule 1+4, avait abordé la même question avec quelques partenaires de la Rd Congo. Il avait appelé à des études beaucoup plus sérieuses pour procéder au transfert des eaux de la rivière Ubangui vers le lac Tchad.       
La question du transfert d’eau de la rivière Ubangui vers le lac Tchad exige une consultation nationale.
Jean- René Bompolonga

Kakese Malela dresse un tableau sombre de la société congolaise


L’homme de la nouvelle ère politique en Rd Congo et président national de l’Union pour le réveil et le développement du Congo (URDC), Dr Kakese Malela François Nicéphore se trouve depuis mercredi 17 novembre 2010 à Kinshasa, après quatre mois d’un travail de dure labeur à l’extérieur et à l’intérieur du pays, pour une installation effective et palpable de son parti à travers tout le territoire national. Il a été abordé par quelques journalistes le jeudi 18 novembre 2010 au siège de son parti, situé au numéro 111 de l’avenue Dilolo, dans la commune de Kinshasa. Il a donné à la presse le constat réel de ce qu’il a vu sur le terrain.


« Le Congo, notre pays, vit une époque qui est tellement corrompue que les Congolais ont difficile de se faire confiance mutuellement ; l’amitié est rejetée et on se sert des gens pour atteindre des objectifs qu’on s’est assigné. Tous les Congolais peuvent faire face à l’adversité, mais si vous voulez tester le caractère d’un homme, donner lui le travail, » a dit le président national de l’URDC

Dr François Kakese ne va pas par quatre chemins pour déclarer que «  sa révolution culturelle tirant sa puissance de la parole de Dieu trouve dans notre pays une place de choix du fait que l’honnêteté est découragée, elle est considérée comme un instrument tranchant, qui fait saigner plus qu’il ne coupe. »

Le président national de l’URDC était surpris de constater que « partout où il a été on lui demandait d’adapter ses paroles afin de ne dire aux gens que ce qu’ils veulent entendre, plutôt que la vérité brute et grossière. »

Il a ajouté : « La lutte que je mène au Congo notre pays me fait comprendre que plus je suis honnête plus ma vie devient désespérée et pleine d’ennuis. Le Congo, notre pays, semble totalement à mon avis être hors de contrôle, sous multiples points de vue, pour preuve les Congolais sont réellement confrontés à une société liée par les convoitises, l’avidité et le scepticisme. Plus encore, les Congolais sont tellement obnubilés par le pouvoir qu’ils mentent, trichent, volent et font tout ce qui est nécessaire pour obtenir ce qu’ils veulent. »

Le président national de l’URDC, François Nicéphore Kakese Malela, a conclu l’entretien par ces propos : « Il est vraiment décourageant de penser au nombre élevé de personnes qui sont choquées par l’honnêteté face au nombre de ceux qui ne sont pas choqués par la fraude. Nombreux veulent faire les actes de bonté ou de générosité que je qualifie comme étant la forme la plus puissante de distraction parce qu’elle désarme les soupçons, cela veut dire en bref donner avant de prendre. »
Propos recueillis par Jean- René Bompolonga